Vous avez entendu parler de la scoliose lombaire et vous vous demandez ce que c’est réellement ? Peut-être avez-vous des douleurs dans le bas du dos, ou bien un professionnel de santé vous a évoqué cette condition. Quoi qu’il en soit, vous êtes au bon endroit !

La scoliose lombaire peut sembler impressionnante, mais pas de panique : elle est bien mieux comprise aujourd’hui et, dans la majorité des cas, elle ne représente pas un danger immédiat. L’essentiel est de bien comprendre son fonctionnement, ses causes et les solutions possibles pour mieux la gérer au quotidien.

Dans cet article, nous allons explorer ensemble ce qu’est la scoliose lombaire, ses symptômes, ses causes, et surtout les différentes options de traitement disponibles. Que vous soyez concerné(e) directement ou simplement curieux(se) d’en savoir plus, suivez le guide !

Qu’est-ce que la scoliose lombaire ?

La scoliose est une déformation anormale de la colonne vertébrale. Plutôt que de rester bien alignée, elle se courbe de façon inhabituelle, créant une inclinaison latérale accompagnée d’une rotation des vertèbres.

Cette déformation peut toucher différentes parties du dos :

  • Les lombaires : c’est ce qu’on appelle une scoliose lombaire.
  • La région thoracique : on parle alors de scoliose thoracique (ou scoliose dorsale), qui peut entraîner une bosse dans le dos appelée gibbosité.
  • Les lombaires et le thorax : c’est une scoliose dorso-lombaire.
scoliose lombaire types

Pourquoi et quand apparaît-elle ?

La scoliose peut survenir à tout âge. Chez les enfants et les adolescents, elle évolue souvent au rythme des poussées de croissance et nécessite une surveillance médicale. Mais les adultes et les seniors peuvent aussi en être touchés, notamment à cause de l’usure des disques intervertébraux et du vieillissement de la colonne.

Scoliose ou attitude scoliotique : quelle différence ?

Il est important de ne pas confondre scoliose et attitude scoliotique. La scoliose est une véritable déformation structurelle de la colonne vertébrale, souvent évolutive et nécessitant une prise en charge adaptée. En revanche, l’attitude scoliotique est une simple inclinaison du dos, sans rotation des vertèbres. Contrairement à la scoliose, elle disparaît lorsque l’on corrige la cause sous-jacente.

Quelles sont les causes de la scoliose lombaire ?

La scoliose lombaire peut avoir plusieurs origines, mais dans la grande majorité des cas, elle est dite idiopathique, ce qui signifie qu’aucune cause précise n’a été identifiée. Toutefois, certaines pistes sont étudiées, notamment des facteurs génétiques, car on observe souvent plusieurs cas au sein d’une même famille.

D’autres types de scoliose, moins fréquents, ont des causes bien définies :

  • La scoliose congénitale : présente dès la naissance, elle est due à une malformation des vertèbres lors du développement du fœtus.
  • La scoliose neuro-musculaire : elle survient chez des personnes atteintes de maladies affectant les nerfs et les muscles, comme la paralysie cérébrale ou la dystrophie musculaire.
  • La scoliose dégénérative : elle apparaît avec l’âge, en raison de l’usure des disques intervertébraux et des vertèbres, souvent liée à l’arthrose.

D’autres facteurs, comme une croissance asymétrique ou un déséquilibre musculaire, sont aussi évoqués, mais sans consensus scientifique clair. Ce qui est certain, c’est que la scoliose lombaire n’est pas due à une mauvaise posture ou au port d’un sac trop lourd, contrairement à certaines idées reçues.

Bien entendu, si vous vous posez des questions sur une éventuelle scoliose, mieux vaut consulter un spécialiste qui pourra poser un diagnostic précis et proposer un suivi adapté.

Quels sont les symptômes de la scoliose lombaire ?

La scoliose lombaire peut passer inaperçue au début, surtout si elle est légère. Mais avec le temps, certains signes peuvent alerter :

  • Des douleurs dans le bas du dos : c’est souvent le premier symptôme qui pousse à consulter, notamment après une position prolongée ou un effort physique.
  • Un déséquilibre au niveau du bassin : une hanche peut paraître plus haute que l’autre, ce qui peut influencer la posture et la démarche.
  • Un décalage des épaules : l’une peut sembler plus basse que l’autre, donnant une impression d’asymétrie.
  • Une omoplate plus saillante : vue de dos, une omoplate peut sembler plus proéminente, surtout en se penchant en avant.
  • Une sensation de fatigue plus marquée : le dos travaille davantage pour compenser le déséquilibre, ce qui peut provoquer une fatigue musculaire.
  • Dans les cas plus avancés, la scoliose peut même entraîner une diminution de la taille ou, si elle touche aussi la région thoracique, un essoufflement.

Chaque cas est unique, et l’intensité des symptômes dépend du degré de la courbure et de son évolution.

Est-ce que la scoliose lombaire est grave ?

Si vous ou un proche avez une scoliose lombaire, il est normal de se poser des questions. Est-ce que c’est grave ? Faut-il s’inquiéter ? Voyons cela ensemble.

Une gravité variable selon les cas

La scoliose lombaire est une déformation de la colonne vertébrale qui peut varier en intensité. On distingue généralement trois niveaux :

  • Légère : peu visible, elle entraîne rarement des douleurs ou des complications.
  • Modérée : elle peut causer des douleurs chroniques et une gêne fonctionnelle.
  • Sévère : dans certains cas rares, elle peut impacter la mobilité et, à un stade avancé, affecter la fonction des organes.

Mais bonne nouvelle : la majorité des scolioses lombaires restent bénignes et n’entraînent pas de conséquences graves.

La douleur n’est pas toujours proportionnelle à la déformation

Un point important à retenir : une scoliose plus marquée n’est pas forcément plus douloureuse. Certaines personnes avec une courbure importante ne ressentent aucune douleur, tandis que d’autres avec une scoliose légère peuvent avoir des tensions musculaires significatives.

Peut-elle s’aggraver avec le temps ?

Dans de nombreux cas, la scoliose lombaire reste stable à l’âge adulte. Cependant, elle peut s’aggraver dans certaines situations :

  • Si elle a été diagnostiquée avant l’adolescence et que la croissance est encore en cours.
  • En cas d’antécédents familiaux de scoliose évolutive.
  • Si l’angle de courbure est déjà important (supérieur à 25° selon l’angle de Cobb).
  • Lors de périodes particulières comme la grossesse.

Quelles sont les complications possibles ?

Les complications sont rares, mais si la scoliose devient sévère, elle peut provoquer :

  • Des douleurs chroniques et une limitation de la mobilité.
  • Une radiculopathie lombaire (compression nerveuse pouvant causer des douleurs dans les jambes).
  • Un impact esthétique, parfois source de mal-être psychologique.
  • Dans de très rares cas, une atteinte des organes en cas de scoliose extrême.

Comment savoir si vous avez une scoliose lombaire ?

Vous vous demandez si votre colonne vertébrale est bien alignée ? La scoliose lombaire peut parfois être visible, mais pour poser un diagnostic précis, un examen médical est indispensable.

Un professionnel de santé commencera par une observation clinique : il vérifiera si vos épaules ou votre bassin sont déséquilibrés, si une omoplate semble plus proéminente ou si une légère bosse apparaît lorsque vous vous penchez en avant.

Pour confirmer la scoliose et mesurer son importance, une radiographie de la colonne vertébrale est nécessaire. Grâce à la méthode de Cobb, on détermine l’angle de courbure :

  • Une courbure de plus de 10 degrés permet de poser le diagnostic de scoliose.
  • Une scoliose est considérée comme significative à partir de 25-30 degrés et peut nécessiter un suivi médical.
  • Si l’angle atteint 45-50 degrés ou plus, la scoliose est plus sévère et un traitement spécifique peut être recommandé.

Dans certains cas, un scanner ou une IRM peut être prescrit pour mieux analyser la structure de la colonne, notamment si des douleurs importantes ou des symptômes nerveux sont présents.

Quels sont les traitements de la scoliose lombaire ?

Le traitement de la scoliose lombaire dépend de plusieurs facteurs : l’ampleur de la courbure, l’âge, l’évolution de la scoliose et l’impact sur la qualité de vie. Dans certains cas, une simple surveillance suffit, tandis que dans d’autres, un traitement plus poussé est nécessaire. Voici les principales approches possibles :

  • La surveillance médicale : Si la scoliose est légère (généralement entre 10 et 25 degrés) et ne provoque pas de douleurs importantes, un suivi régulier avec des examens d’imagerie est recommandé pour vérifier son évolution.
  • Les exercices thérapeutiques : La kinésithérapie et les exercices spécifiques permettent de renforcer les muscles du dos, d’améliorer la posture et de limiter la progression de la courbure. Ces exercices sont aujourd’hui reconnus comme une approche essentielle, notamment par la Société scientifique internationale pour le traitement orthopédique et la rééducation de la scoliose (SOSORT).
  • Le port d’un corset orthopédique : En cas de scoliose modérée (entre 25 et 40 degrés), un corset sur-mesure peut être prescrit, surtout chez les adolescents encore en croissance. Il ne redresse pas la colonne mais aide à freiner l’évolution de la déformation.
  • L’ostéopathie et les approches complémentaires : Bien qu’elle ne corrige pas la scoliose, l’ostéopathie peut soulager les douleurs et améliorer la mobilité de la colonne vertébrale.

La chirurgie est-elle nécessaire en cas de scoliose lombaire ?

La chirurgie n’est envisagée que dans les cas de scoliose sévère, généralement lorsque la courbure dépasse 45 à 50 degrés et qu’elle continue de s’aggraver, provoquant douleurs et complications. L’intervention consiste à fixer la colonne vertébrale à l’aide de tiges et de vis pour la stabiliser et limiter la progression de la déformation.

Mais faut-il forcément passer par l’opération ? C’est une question qui fait débat. À ce jour, il n’existe pas d’étude de haute qualité comparant directement la chirurgie aux traitements conservateurs (kinésithérapie, corset, etc.) pour ces scolioses avancées. Certaines recherches montrent que même sans opération, les personnes ayant une scoliose modérée à sévère (entre 20 et 45 degrés) continuent de vivre de manière autonome, avec une bonne qualité de vie et une douleur souvent modérée, même après plusieurs décennies.

Autrement dit, la chirurgie n’est pas une obligation systématique. Chaque situation étant unique, c’est un choix à discuter avec un spécialiste, en fonction de l’évolution de votre scoliose et de son impact sur votre quotidien.

Avoir une scoliose réduit-il l’espérance de vie ?

Bonne nouvelle : dans l’immense majorité des cas, la scoliose, y compris la scoliose lombaire, n’a pas d’impact sur l’espérance de vie. Si vous vivez avec cette pathologie, rassurez-vous : elle ne vous empêchera pas de mener une vie longue et épanouie.

Cependant, certaines formes plus sévères de scoliose peuvent être associées à une espérance de vie légèrement réduite. C’est notamment le cas des scolioses idiopathiques précoces (celles qui apparaissent avant la puberté) et qui entraînent des déformations importantes. De même, les scolioses non idiopathiques – c’est-à-dire celles liées à d’autres maladies – peuvent parfois poser problème, mais c’est souvent en raison de la pathologie sous-jacente plutôt que de la scoliose elle-même.

Enfin, pour les personnes opérées d’une scoliose sévère, il existe des risques inhérents à l’intervention chirurgicale, comme pour toute opération lourde. Cela dit, ces risques restent bien maîtrisés par les équipes médicales.

En résumé, sauf cas exceptionnel, avoir une scoliose ne signifie pas vivre moins longtemps ! Ce qui compte avant tout, c’est un suivi médical adapté et une bonne hygiène de vie.

Quel sport pratiquer en cas de scoliose ?

Vous pouvez pratiquer presque tous les sports, même avec une scoliose ! Non seulement ils ne sont pas interdits, mais ils sont même conseillés. Ils aident à renforcer les muscles, à améliorer la posture et peuvent même réduire les douleurs.

Vous vous demandez peut-être : « La natation est-elle bénéfique pour mon dos ? », « Le rugby ou le judo risquent-ils d’aggraver ma scoliose ? » À ce jour, aucune étude ne prouve qu’un sport particulier est mauvais pour la scoliose. Que ce soit la danse, le basket ou le yoga, l’essentiel est de choisir une activité qui vous fait du bien et que vous aimez pratiquer.

Si un sport provoque des douleurs, il est évidemment préférable d’adapter la pratique ou de faire une pause. Mais cela concerne tout le monde, scoliose ou non !

La seule exception concerne les suites d’une opération. Pendant la période de consolidation osseuse (quelques semaines à quelques mois), certains sports à fort impact (course à pied, sports de combat, football…) doivent être évités.

L’important, c’est d’écouter votre corps et de rester actif selon vos possibilités !

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Scoliose Traitement : les Méthodes qui Marchent

Ressources scientifiques :

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33772381

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23024623

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26086959

https://scoliosisjournal.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13013-014-0027-2