Vous avez mal au dos et vous avez passé une IRM ? Alors vous faites surement partie des gens à qui l’on a découvert une hernie discale lombaire. Si vous souhaitez avoir des informations utiles sur le sujet, c’est ici que ça se passe.
Hernie discale lombaire : une histoire ordinaire
Je plante le décor.
C’est dimanche. Un ami vous a appelé à la rescousse pour déménager son appartement.
Vous êtes stressés parce que vous savez qu’il va falloir porter des cartons pleins à craquer. Mais vous entamez quand même le travail.
Tout se passe bien jusqu’à ce dernier canapé un peu lourd.
Crack.
Manque de bol, en voulant le soulever, vous vous retrouvez avec le dos bloqué. C’est insoutenable. Une douleur importante vous paralyse, accompagnée d’une importante irradiation dans la fesse.
Vous décidez de vous rendre chez votre médecin. Il vous prescrit des anti-inflammatoires et plusieurs séances de kinésithérapies. Quelques semaines plus tard, les douleurs sont toujours présentes. Alors, vous passez une IRM.
Résultat : on vous annonce une hernie discale lombaire, des disques abîmés et de l’arthrose. On vous dit que votre dos est fragile et qu’il vaut mieux éviter de trop le mobiliser.
Vous connaissez ce genre d’histoire n’est ce pas ? C’est normal.
Je vous propose maintenant de prendre un peu de recul sur la situation et de reconsidérer les choses. Analysons tout cela différemment afin d’apporter une nouvelle lecture.
Que s’est-il vraiment passé durant ce déménagement ?
Est ce que la hernie est apparue au moment du canapé ? Je ne pense pas. Vous avez surement soulever une charge un peu trop lourde, inadaptée à votre capacité du moment, ce qui a créé une inflammation importante autour d’une articulation. Ça arrive, c’est la vie.
En fait, il y a 9 choses que vous devez connaître à propos de la hernie discale lombaire. Les voici.
1- La chirurgie n’est pas obligatoire
Quand les douleurs et le handicap prennent beaucoup d’ampleur, on est tenté de se dire que l’opération pourrait nous aider à guérir. Ainsi, de plus en plus de personnes décident de passer par la case opération lorsque les douleurs persistent durant plus de 8 semaines.
Néanmoins, l’expérience prouve que les traitements conservateurs donnent des résultats aussi satisfaisants que la chirurgie, avec un meilleur rapport bénéfices/risques.
En vérité, les cas de figures où la hernie discale lombaire nécessite une opération ne sont pas nombreux. Seuls les médecins sont en mesure de prendre la décision d’opérer. Ils le font souvent en cas de :
- Perte de sensibilité d’une jambe
- Perte de force, difficulté à mobiliser le membre inférieur
- Troubles urinaires associés
Mais la plupart du temps, l’évolution naturelle est favorable et le risque de paralysie est vraiment faible.
2- Le sport n’est pas interdit
On attribue bien trop souvent l’usure de nos articulations à l’activité que l’on fait (par exemple : la course à pied).
En réalité, le sport n’aggrave pas forcément les problèmes de dos.
C’est même souvent ultra bénéfique. Vous augmentez vos chances de guérison en ayant une activité physique régulière. Mais encore faut-il qu’elle soit adaptée à vos capacités.
Évidemment en cas de douleurs intenses, il faudra modifier la façon dont vous vous entraînerez (intensité, durée, volume d’entraînement…).
Certains préconisent de pratiquer telle activité plutôt qu’une autre, mais en réalité il n’existe pas de sport parfait. Une activité physique n’est pas mauvaise tant qu’elle ne génère pas de douleurs.
J’en parle un peu plus dans cet article.
Les sports comme la musculation ou la course à pied ne sont pas non plus interdits. J’entends souvent dire que faire du jogging tasse le dos, mais c’est une idée reçue. Si vous aimez courir, il n’y a pas de raison évidente de vous en priver.
Simplement, il faut le faire en se préparant.
3- Douleur et hernie ne sont pas toujours liées
Et si on se trompait entre cause et conséquence ?
À mon sens, il ne faut pas confondre usure et douleur. On peut très bien avoir un dos usé (sur les images) et ne pas ressentir de douleur. À l’inverse, on peut avoir un dos parfaitement normal sur les examens et avoir des douleurs de chiens.
C’est comme avec l’arthrose : l’usure et la douleur ne sont pas toujours corrélées.
Ainsi, il est difficile d’affirmer que vos symptômes sont obligatoirement dues à votre hernie discale lombaire, puisque d’autres pathologies peuvent les provoquer. Dans tous les cas, il est important de consulter un professionnel de santé pour obtenir un diagnostic personnalisé.
4- La génétique est un facteur aggravant
Au vu du nombre important de personnes atteintes de hernie discale lombaire, on peut se demander ce qui provoque ce problème. On a tendance à croire que les contraintes mécaniques sont les causes principales d’usure des disques.
Mais c’est une fausse croyance.
Des spécialistes américains se sont penchés sur le sujet, et ont découvert que la facteur N°1 était en fait la génétique. Et en second votre âge. Deux éléments sur lesquels vous n’avez aucun contrôle. Surprenant n’est ce pas ?
5- Vous n’êtes pas condamné à souffrir toute votre vie
On a souvent l’impression qu’avoir une hernie discale n’est pas quelque chose de “guérissable”. Mais c’est faux. Comme je l’ai expliqué précédemment, beaucoup de hernies discales lombaires évoluent positivement et se résorbent avec le temps.
D’autre part, il faut comprendre que la hernie n’est pas toujours l’unique cause des douleurs de dos. C’est vrai qu’elle peut participer, mais de nombreux autres facteurs entrent aussi en considération, et sur lesquels vous pouvez avoir une influence.
En clair, vous n’avez pas besoin d’attendre que votre hernie régresse pour commencer à obtenir un soulagement (et c’est une bonne nouvelle).
6- La rééducation est efficace
Parmi toutes les solutions existantes, il faut signaler que les exercices de renforcement et la rééducation font parti des traitements les plus efficaces contre le mal de dos.
Ils peuvent vous permettre de corriger des déséquilibres musculaires installés depuis plusieurs années, afin d’améliorer votre posture et de réduire les douleurs.
Des compétences comme le gainage, la proprioception, la mobilité ont déjà prouvé leur efficacité dans la prévention des lombalgies. Les travailler correctement peut véritablement vous aider à soigner vos maux de dos sur le long terme.
7- Reprendre ses activités favorites est possible
Rien n’est figé. Les choses évoluent.
Avoir mal au dos à 20 ou 30 ans ne veut pas dire que vous aurez toujours mal à 40 ou 50 ans.
Le corps est une formidable machine d’adaptation. En le stimulant correctement, vous pouvez tout à fait guérir et reprendre les activités qui vous plaisent.
Encore une fois, ce n’est pas parce que vous avez mal aujourd’hui, que vous êtes condamné à souffrir toute votre vie. N’écoutez pas les personnes qui vous certifient le contraire. Ce genre de discours vous fait reculer.
8- Ceinture lombaire ? Attention
C’est un réflexe courant pour les personnes lombalgiques. Porter une ceinture lombaire rassure et donne ce sentiment de protection.
À mon sens, elle est seulement utile à très court terme, pour traverser une période difficile. Autrement, elle vous fragilise.
Vous devenez rapidement dépendants de cet objet et à la moindre douleur, vous la sortez.
Pire. Sans la porter, vous avez l’impression de ne pas être en sécurité, de risquer la blessure.
En clair, vous devenez dépendants, et c’est mauvais.
Comment je le sais ? J’ai moi-même fait cette erreur durant plusieurs semaines. Au final, je ressortais avec plus de douleurs et j’avais peur de bouger les jours où je ne la portais pas.
Mon conseil : utilisez la en période de crise durant les premiers jours, et rangez-la vite au placard. La ceinture lombaire donne ce faux sentiment de stabilité. Alors qu’en fait, ce sont vos muscles qui stabilisent votre dos.
9- La hernie discale lombaire n’est pas une fatalité
Nous vieillissons tous, et notre dos aussi. Nos disques s’usent, et il faut l’accepter. La dégénérescence discale est un processus tout à fait normal.
C’est un petit peu comme avoir des rides. Avec le temps, c’est inévitable. Est ce que cela est pathologique ? Je ne pense pas.
Heureusement, il y a énormément de choses que vous pouvez faire pour vous sentir mieux et vivre dans un corps sans douleur. Et ce, que vous ayez une hernie discale lombaire ou pas.
Alors n’ayez plus peur de bouger et agissez, car vous avez tous la capacité d’évoluer dans le bon sens.
Voici une infographie récapitulative
Je n’allais pas vous laisser repartir sans récapitulatif quand même.
Cette infographie peut vous être utile. Merci de la partager, et si vous avez un compte Pinterest de l’épingler.
Références :
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2529204/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3335178/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6698496/
Bonjour ,
J’ai une hernie discale L5S1 exclue migrée sous ligamentaire , je n’ai pas de douleur mais un affaiblissement de 60% au niveau du mollet et du pied gauche , cela fait 3 mois que ca dure , avec le temps puis je retrouver l’état normal .
Bonjour Renault, je pense que si vous appliquez quotidiennement de bonnes habitudes pour votre dos, il est tout à fait possible d’améliorer les choses. Il faut simplement comprendre que tout changement s’acquiert dans le temps.