Pincement discal, protrusion discale, dégénérescence, fissure… Tous ces termes médicaux barbares sont des synonymes désignant des anomalies au niveau des disques intervertébraux. On appelle cette famille les discopathies. Et comme vous l’avez noté, il en existe beaucoup. De quoi se perdre ! D’autant plus, qu’elles paraissent impressionnantes quand on en a jamais entendu parlé. Dans cet article, on va parler spécifiquement de la protrusion discale, et je vais vous expliquer, de manière détaillée, tout ce qu’il faut savoir sur le sujet. C’est parti !
C’est quoi une protrusion discale ?
Une histoire de disque intervertébral
Chacune de nos vertèbres (cervicales, dorsales ou lombaires) sont séparées par un disque intervertébral qui joue le rôle d’amortisseur. Ce disque, à la fois résistant et élastique est composé d’une structure fibreuse et d’un noyau gélatineux en son centre (appelé nucleus). Avec le temps les disques vont progressivement (et inévitablement) se dégrader.
Ce vieillissement discal est un processus tout à fait normal. Mais cette usure ne sera pas la même si votre corps fonctionne de manière optimale ou s’il fonctionne avec tout un tas de compensations. En fonction de votre activité, de votre mode de vie, de la façon dont vous utilisez votre colonne, les disques peuvent s’user plus ou moins rapidement.
Sur une radio, cette dégradation se visualise par une diminution de hauteur entre deux vertèbres. En quelque sorte, le disque s’affaisse petit à petit et l’espace entre les deux vertèbres se réduit. À ce stade, l’annulus fibreux composant le disque peut se fendiller, se fissurer. Généralement le disque présente une sorte de bombement sur sa partie postérieure : c’est ce qu’on appelle la protrusion discale.
Différence entre protrusion et hernie discale
On confond bien souvent les deux. Pour faire c’est la position du noyau qui permet de déterminer et de classifier la discopathie. En cas de protrusion discale, si la dégradation se poursuit, le noyau présent à l’intérieur du disque peut migrer et sortir de son emplacement d’origine. C’est ce qu’on appelle alors la hernie discale.
Parfois, un fragment du disque peut se détacher et s’extraire dans le canal rachidien au contact de racines nerveuses. On parle alors d’hernie migrée.
J’en parle plus en détails dans cet article : Tout Savoir sur la Discopathie L-S1
Ces anomalies peuvent provoquer une irritation des nerfs et parfois déclencher des douleurs. Ou bien, vous pouvez ne rien ressentir du tout. Il faut savoir qu’après 30 ans, une grande partie de la population présente des hernies discales, sans même le savoir, et ne souffre pas du tout du dos.
Quels sont les symptômes d’une protrusion discale ?
Avec ou sans douleurs
Mais ce qu’il faut bien comprendre, c’est que cette dégénérescence discale n’est pas obligatoirement douloureuse. En d’autres termes, vous pouvez avoir une protrusion discale (ou une discopathie) et ne pas du tout avoir mal au dos. C’est important à comprendre, car beaucoup de personnes se focalisent sur les anomalies trouvées sur des examens (scanner, IRM…) alors que le problème vient d’ailleurs.
Cependant, votre situation peut évoluer dans le mauvais sens et se manifester par différents symptômes douloureux si vous compensez ou si vous utilisez constamment mal votre colonne vertébrale.
Diagnostic
Une radiographie ne peut pas montrer la dégénérescence des disques car ces derniers sont radio-transparents. En revanche, sur une radio on peut observer le rétrécissement de l’espace entre deux vertèbres, ce qui témoigne d’une certaine usure.
Pour bien visualiser les disques et déterminer un diagnostic précis, l’IRM ou le scanner sont beaucoup plus adéquats. Ce sont des techniques d’imagerie en coupe. En fait, elles permettent de voir précisément, dans différents plans de l’espace, les structures de la colonne vertébrale.
Par exemple, si vous passez un scanner du rachis lombaire, on observe facilement, sur une coupe axiale du rachis, un bombement ou un débordement discal en dehors des corps vertébraux.
Le médecin radiologue est alors en mesure de faire un compte rendu spécifique à votre situation. Son travail est simplement de dire s’il existe des anomalies ou des différences notables entre ce qu’il voit sur les images et une colonne parfaite (retrouvée dans un livre d’anatomie). Un travail de comparaison en quelque sorte.
Quelles sont les causes ?
Des déséquilibres musculaires
Une articulation saine est une articulation mobile, stable avec les os parfaitement alignés. Malheureusement, dans la vraie vie, on remarque que c’est rarement le cas.
La présence de déséquilibres musculaires autour du rachis, des épaules ou du bassin va conduire à un stress important au niveau des structures ligamentaires et articulaires.
À chaque fois qu’une personne effectue un mouvement avec des articulations non alignées, elle aggrave les déséquilibres et va renforcer des schémas moteurs erronés. C’est souvent le cas au niveau de l’épaule : d’un côté les muscles pectoraux sont très développés alors que de l’autre les muscles du dos (rhomboïde, trapèze inférieur) sont très faibles.
J’en parle un peu plus dans cet article : Comment redresser son dos et ses épaules
C’est comme cela qu’un déséquilibre autour des épaules peut entrainer une compression des nerfs au niveau des vertèbres cervicales ou des problèmes de discopathies. Et bien évidemment, ce phénomène dans la région du cou est aussi vrai dans la région lombaire.
Le problème c’est que ces déséquilibres et ces mauvais schémas moteurs peuvent être à l’origine de vos douleurs de dos et de votre protrusion discale.
C’est parfois déroutant puisqu’il arrive que les douleurs surviennent dans des zones très éloignées de la région où se trouve les déséquilibres musculaires.
Par exemple, une douleur dans le bas du dos peut être due à la présence de déséquilibres musculaires (souplesse ou de force) au niveau des muscles de la hanche. C’est très classique.
Si votre dos vous fait souffrir à l’heure actuelle, il est donc important d’avoir une vision globale de votre corps, même si vos douleurs sont localisées dans une zone spécifique comme le bas du dos.
Surpoids
En France, le nombre de personnes obèses ou en surpoids ne cesse d’augmenter chaque année. La faute sans doute à l’omniprésence de la malbouffe, des fast food en tout genre et le manque de connaissances sur la nutrition. L’alimentation de notre société actuelle est majoritairement composée de sucres, de glucides et de mauvaises graisses.
La plupart des aliments industriels que vous trouvez en supermarché ont subi un processus de transformation. Les vitamines présentes à l’intérieur de ces produits tiennent donc une place et une efficacité très limitée. À la place, vous vous retrouvez principalement avec… du sucre ! Qui n’est, bien entendu, pas bon pour votre organisme, mais qui est pourtant présent en quantité astronomique et sous différentes formes.
En conséquence, beaucoup d’individus se retrouvent en surpoids. Ce dernier entraîne une compression et un stress important sur la colonne vertébrale et les disques, qui se retrouvent écrasés. Certains mouvements de la vie quotidienne sont alors plus à risque pour le dos, comme le fait de se pencher ou de ramasser un objet.
Si vous vous demandez : Qu’est ce que je vais bien pouvoir faire pour changer les choses ? J’en parle un petit peu plus bas dans l’article…
La sédentarité
Malheureusement, notre mode de vie et nos habitudes sociétales perturbent fortement notre façon de bouger et notre façon de mouvoir nos articulations. La sédentarité est un problème majeur souvent à l’origine de beaucoup de problèmes de dos, particulièrement l’apparition de protrusion discale.
En position assise, les muscles à l’arrière du corps (chaîne postérieure) sont en position d’étirement permanent, alors que les muscles à l’avant du corps (chaîne antérieure) sont en position raccourcis. Cette condition va inévitablement créer des déséquilibres musculaires autour du bassin, du dos et des hanches.
Le corps compense alors en utilisant les « mauvais » muscles pour effectuer une action ou un mouvement. À terme, cela génère des tensions, des douleurs, voire des blessures. Il est donc important de mobiliser régulièrement l’ensemble de vos articulations afin de mieux équilibrer les tensions musculaires et de protéger votre dos.
Si vous souhaitez en savoir d’avantage sur les méthodes pour améliorer sa posture et retrouver un corps plus équilibré, cliquez sur le lien juste ici afin de recevoir une série de vidéos offertes explicatives sur le sujet.
Quel traitement choisir ?
Méthodes naturelles
À mon sens, la meilleure des alternatives est de privilégier des solutions naturelles. Bien souvent, quand vous souffrez du dos, votre médecin vous prescrit des anti-inflammatoires pour soulager les douleurs potentiellement dues à votre protrusion discale.
Le problème de ces médicaments est qu’ils ne résolvent pas le problème en profondeur. En fait, ils ne sont là que pour éliminer les symptômes douloureux, mais ne permettent pas de traiter la cause. Et les anti-inflammatoires ne sont pas sans effets secondaires sur votre organisme.
La meilleure des stratégies pour éviter le mal de dos est de développer une musculature suffisamment efficace pour protéger son dos. Un programme de renforcement comprenant des étirements et des exercices visant à engager les muscles abdominaux profonds sont les meilleures armes anti-douleur à votre disposition.
Je vous encourage à pratiquer régulièrement des exercices de gainage au poids du corps ou avec bandes élastiques. C’est la méthode la plus naturelle et la plus rentable pour se construire un corps fonctionnel et solide. Pour cela, c’est facile. Il suffit juste de connaitre et d’appliquer les bons exercices. Pas besoin de passer des heures à transpirer sur son tapis de sol.
Optimiser son alimentation
À coté de cela, une alimentation riches en bons nutriments ainsi qu’une hydratation suffisante permettront à vos disques de pouvoir se reconstruire et se réparer correctement. Je peux en témoigner, puisque j’ai moi-même souffert d’une hernie discale lombaire. Ce que vous mettez dans votre assiette va conditionner grandement votre guérison.
Votre corps a besoin des bons macronutriments (protéines, glucides, lipides), de collagène, d’anti-oxydants et de nombreux acides aminés pour pouvoir soigner et reconstruire les disques et tissus endommagés. Tous ces éléments vitaux, vous les retrouvez dans une alimentation saine et équilibrée, riche en végétaux et faible en produits transformés.
Alors qu’est ce que vous pouvez bien changer dans votre alimentation pour moins souffrir du dos ?
En fait, c’est simple ! Cela va demander quelques efforts et quelques petits changements sur le long terme, mais c’est plutôt facile. Pas besoin de payer 20 euros en magasin bio une boite de baie de Goji pour se sentir mieux.
Voici par exemple une liste de plusieurs aliments que vous pouvez incorporer au quotidien dans votre assiette :
- Bonnes graisses : avocats, huile d’olive, huile de coco
- Légumes : champignons, brocoli, courgette…
- Légumineuses : lentilles, haricots mungo
- Fruits : orange, kiwi, banane…
Vous voyez ? Rien d’extraordinaire ou d’insurmontable ?
Pourtant ce type de nutrition va favoriser une diminution de l’inflammation, une meilleure production de collagène et ainsi permettre de réparer les tissus endommagés.
Comment vivre avec une protrusion discale ?
Le fait d’avoir cette « anomalie » ne doit pas vous contraindre à arrêter toute activité physique parce que vous avez peur d’abîmer vos disques. Je suis certain que si vous lisez ces lignes, c’est que l’idée de dépasser vos peurs et vaincre vos douleurs est une profonde ambition.
Vous devez reprendre confiance en vous. Même si en ce moment vous souffrez, et que vous en avez marre de votre dos, vous devez garder confiance en vous. C’est très important.
Il y a quelque chose dont je suis sûr à votre sujet, c’est que vous êtes humain. Cela signifie que vous êtes en mesure de progresser et de surmonter cette épreuve difficile.
Votre dos est fort et capable de tolérer tous les gestes du quotidien que vous redoutez : se pencher en avant, se lever d’une chaise, monter ou descendre de sa voiture…
Enfin, sachez que les symptômes douloureux se manifestent plus souvent dans des périodes de stress important. Restez loin de toutes pensées négatives. Si vous êtes sur ce blog, vous connaissez sans doute les bienfaits des exercices de respiration ventrale. Pensez à vous en servir régulièrement, c’est quelque chose d’efficace.
Voilà, si vous m’avez lu jusque là et que vous décidez de modifier quelques unes de vos habitudes pour une meilleure santé du dos, alors je m’en réjouis et je serais ravi d’avoir pris ce temps pour partager ces réflexions. J’espère que les articles du blog continuent de vous aider et de vous éclaircir. Si c’est le cas, n’hésitez pas à commenter et à partager en masse 🙂
Merci pour votre attention, prenez soin de vous.
Simon
Références :
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19202123
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8086244
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28632645
Merci Simon pour cet effort vos conseils sont trés utiles
Moi je souffre de deux portusions discales l5-l4 et l5-s1 avec des douleurs sciatiques parfois insupportables depuis 2 mois
Mon orthopédiste m’a donnée encore un mois pour une guérison naturelle sinon je dois m’opérer 🙁
Merci Kamel. C’est vrai que parfois les douleurs peuvent vraiment être handicapantes. En tout cas j’espère que les conseils que vous trouverez ici vous aideront à aller mieux rapidement
Bonjour simon
Je souffre d ‘une protrusion discale et j’ai bcp lu sur internet mais votre article est trés rassurant merci et en lisant j’ai décidé de progresser .
Merci pour votre retour
Bonjour Kamel,
J’ai répondu directement dans le post ci-dessous.
Bonjour Simon, Bonjour Kamel,
Je vie avec une hernies discale L4-L5 et une hernie migrée L5-S1 depuis 2005 (douleur sciatique avec brulure et tous le tralala, ainsi qu’une perte de sensibilité a l’orteil droit), en 2014 je me suis fait opéré de la L5-S1(microchirurgie), plus par confort que part nécessité (les douleurs était quand même vive et tout les exercices de Kiné n’ont pas réussi a réduire la douleur), l’opération a bien fonctionné (récupération de ma sensibilité a l’orteil et douleur sciatique disparu) mais par manque d’un suivi et d’une rigueur de ma part j’ai fait une rechute le mois dernier (en re-pratiquant plusieurs sport tel que le tennis) qui c’est finalisé par une douleur vive Lundi 28 Oct 2019 qui m’a contraint de finir au Urgence (Impossible de marché debout).
Si je devait donner un conseil:
En premier lieux, merci Julien, je me retrouve dans ton site qui est très bien fait et encourageant, car pour ma part, la peur de blessure et le manque de confiance en mon corps m’a empêché ou a été une excuse pour ne pas solliciter mon dos correctement pour faire des exercices et des étirements et si j’avais eu un soutien ou une personne qui m’aurai plus poussé et mis en confiance, je ne pense pas que j’aurais fait l’opération ou la récidive mais ça c’est le passé.
Donc pour revenir vers toi Kamel, garde l’espoir et ne va trop vite vers une opération, il y a des centres anti-douleur avec des outils tel que le TENS qui peuvent t’aider a supporter la douleur et te permettre de travailler correctement les exercices de Julien ou du centre de reeducation. L’opération ne doit être faite qui s’il y a urgence clinique (Perte de sensibilité, paralysie, ou dysfonctionnement neuro), car par expérience il y aura malheureusement récidive donc c’est juste reculer pour mieux sauter.
Ma récidive du mois dernier c’est conclu par un blocage momentané de mon dos (5 jours alité) et une IRM montrant une dégénérescence de la L5-S1. Mais en meme temps cela ma permis de rencontrer des gens qui mon redonné courage tel que le centre anti-douleur et le centre de rééducation qui je pense sont maintenant plus armé qu’en 2005 sur le sujet du dos, le site de Julien que je viens de découvrir est aussi une nouvelle source d’encouragement.
Chaque histoire est malheureusement différente, voici la mienne avec mes conseils, comme le dit Julien, il faut reprendre confiance en son corps et le faire travailler tous les jours pour le rendre mobile et sain. Je suis sortie hier de l’hospital, je marche actuellement avec un TENS toutes les 2 heures pour soulager mes douleurs, je vais commencer les séances d’étirement de Julien et d’ici 1 ou 2 mois je pense aller faire 6 semaines de rééducation spécialisé intensive dans une centre le CSSR.
Merci Yann de partager ton expérience, c’est intéressant et encourageant pour les personnes qui se reconnaitront dans ton histoire 🙂
Pour détail j’ai actuellement 42 ans mes Hernies se sont manifestées a l’age de 28 ans.